CERCLE AMICAL DU BERRY

Les Berrichons de Paris

Exposition Un ange passe à Saint-Hilaire-en-Lignières 4 juillet-3 octobre 2021

Exposition Un ange passe à La Grange aux Verrières -  Saint-Hilaire-en-Lignières 4 juillet / 3 octobre 2021









Exposition Un ange passe 4 juillet / 3 octobre 2021 La Grange aux Verrières 18160 Saint-Hilaire-en-Lignières
Joël Frémiot , Peintures / Jean Mauret, Vitraux et Sculptures / Patrick Peltier , Sculptures

En cet été 2021, La Grange aux Verrieres invite Joël Frémiot et Patrick Peltier à accompagner Jean Mauret lors d’une nouvelle exposition, intitulée Un ange passe, que les trois artistes ont élaborée en étroite collaboration. S’y côtoieront et y dialogueront des œuvres très récentes : vitraux de Jean Mauret ; peintures de Joël Frémiot ; sculptures de Jean Mauret et de Patrick Peltier .

Encore une belle occasion de découvrir, en milieu rural, des aspects d’un art très contemporain, à travers trois démarches artistiques sobres et exigeantes ; à travers des créations caractérisées, depuis toujours, par leur absence de concessions et leur volonté d’en découdre avec la facilité.

Alors que, à quelques exceptions près, la Grange aux Verrières signalait d’ordinaire avec concision au public les noms des artistes invités, en précisant le domaine de leur pratique — vitrail toujours, peinture, sculpture ou céramique — cette année, les trois plasticiens exposés ont pris de concert le parti d’adjoindre à ces indications un titre, comme un geste pour héler au passage les visiteurs. Non pas pour faire joli ou appâter, mais, entre eux déjà, en amont, pour orienter quelque peu leur création dans leurs ateliers respectifs. Pour mettre en place un dispositif de signes en vue d’investir cet espace bien déterminé et pris en considération ; pour réfléchir à une mise en vue organisant la circulation du regard et la déambulation dans le lieu. Il s’agit par conséquent, sans saturer l’espace, d’un déploiement du voir, grâce à des intervalles, des raccourcis, des respirations, des espacements ou des rapprochements...

Tout un ensemble de signes visuels créant des tensions et laissant néanmoins place à l’aléatoire. Bref, faire voir pour faire signe, pour faire sens, et susciter en écho, chez le regardeur, une attente, un trouble, une gêne, une irritation, une fascination, un questionnement, un mystère... L ’interpeller en silence, non pas le provoquer bruyamment.

Le recours à une thématique est de ce fait apparu comme un moyen d’éviter un écueil trop fréquent lors d ’une monstration collective, quand chacun, par exemple, s’octroyant une salle sans se soucier du travail des autres exposants, et garnissant le moindre interstice alloué pour faire parade de sa production, gauchit l’accrochage en une exposition personnelle. Simple partage des lieux et non d’un projet

À la Grange aux Verrières, au contraire, la thématique, définie de conserve, amène les œuvres au dialogue, à la confrontation, au compromis. C’est une interprétation, au sens d’une exécution musicale : la partition y est mise en musique, et les trois artistes-instrumentistes ont accordé leurs violons. Pourquoi ce choix d’un thème quelque peu surprenant, Un ange passe ? Parce qu’en des temps trop souvent narcissiquement bavards et égotiquement sourds aux autres, en ces temps où triomphent frime et exhibitionnisme, et où s’affiche une passion de façade et de bon ton pour l’art, il était urgent qu’enfin un ange passe pour remettre discrètement et posément les pendules à l’heure.

C’est ainsi que, sans fin ni cesse, Jean Mauret confie des secrets à la lumière. Ses longs entretiens avec le verre et le plomb s’attachent à nourrir une langue toute de diaphanéité et d’improvisations où domine le presque imperceptible. Lorsqu’il rompt des lances avec le bois, c’est une façon de donner à décrypter l’envers totémique de conciliabules indicibles.

Pa t r i c k P e l t i e r , lui, invite à débusquer l’inapprivoisable camouflé dans les ornières de nos itinéraires familiers. Ce que l’on oublie au talus, ce que l’on délaisse à la cave, ce que l’on néglige au grenier, il en fait son affaire et, dans sa cuisson heureuse, rakuyaki, atteste qu’une étrange beauté est à portée de regard.

Et Joël Frémiot , pour sa part, de soliloquer dans la pénombre, explorant opiniâtrement son pré carré de suie pour y dénicher et attiser quelques braises, quelques incandescences chromatiques qu’en irréductible il n’hésitera pas à jeter par la fenêtre, un jour de giboulées, lorsqu’il aura résolu d’entrebâiller ses volets.

La tradition distinguait jadis des anges pérennes e des anges éphémères : et ces trois artistes-là, par leur constance et leur stabilité, s’affilieraient aux premiers ; des anges diserts et des anges taciturnes : et ces trois plasticiens-là, par leur réserve, s’apparenteraient aux seconds. L’étymologie désigne les anges comme des messagers, et ce trio-là, ces hérauts réfléchis et circonspects sont sans nul doute d’infatigables et incorruptibles relayeurs qui jamais n’échappent le témoin.

L’indémontrable montré. Le montré immontrable.
                                                                                                            Solange Clouvel

 

 

Joël Frémiot

Ce si peu en moins, ce si peu en plus qui se tiennent sur leurs gardes, et ce tellement trop qui garde le silence.

Joël Frémiot est peintre et poète. Né à Paris en 1947, il vit et travaille en Berry. Il publie ses premiers poèmes aux Éditions du Seuil en 1965. Il expose ses peintures et dessins de 1966 à 1970 aux côtés des hypergraphistes (Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; Galerie Stadler ; Galerie Visconti ; Théâtre de l’Alliance Française ; Centre Culturel Américain). De 1973 à 1975, il participe à des expositions en compagnie du groupe Support / Surface.

Durant cette période, il travaille sur des toiles libres de grandes dimensions où un motif composé d’éléments triangulaires vient barrer obliquement un fond intensément coloré.

À partir des années 1980, il pratique une peinture dépouillée, austère, avec une palette réduite, un graphisme élémentaire, des outils traditionnels, avec le souci de renouveler les supports, tant dans leurs matières (ardoises, bois, plaques de polypropylène, cartons toilés...) que dans leurs formats. Une géométrie incertaine soutient ou cède sous l’ensemble des interventions graphiques et chromatiques.

Christian Prigent écrit : Passage interminable du geste et de la trace à son destin de signe, d’écriture. Joël Frémiot s’excite et danse graphiquement sur cette question. Ça donne quelque chose d’à la fois fruste et élégant, de didactique et de séduisant, qui montre peut-être que la beauté gagne à être intelligente.
Joël Frémiot, par son œuvre plastique, collabore à de nombreux travaux d’édition, livres, revues de poésie et d’art.
Ses peintures ont été présentées en France et à l’étranger (Galerie L’Oeil 2000 , Châteauroux et Paris ; Galerie Boudin, Nice ; Galerie L’Ollave, Lyon ; Galerie Divergence, Metz ; Galerie Lydie Rekow, Crest ; Galerie Pissarro, Paris ; Galerie Atelier Milch Strasse, Fribourg ; Biennales ; Foires d’art contemporain...).
Certaines de ses œuvres ont intégré des collections publiques (Fonds National d’Art Contemporain ; FRAC Centre ; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; Musée des Beaux-Arts d’Orléans ; Musée d’Art Moderne de Nice ; Musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun ; Musée Bertrand, Châteauroux...) et des collections privées.

 

Jean Mauret

Né en 1944, Jean Mauret a eu très tôt conscience que le vitrail serait la grande affaire de sa vie. Fils et petit-fils de verriers, il découvre, enfant, la couleur et la lumière en jouant avec des fragments de verres dans l’atelier paternel. Cependant, l’école des beaux-arts de Nancy, puis celle de Bourges orienteront ses pas vers la sculpture.
En 1969, il établit son atelier à Saint-Hilaire-en-Lignières, dans le Cher, et y réalise ses premiers troncs sculptés, en cherchant à donner du sens à la matière. Cette prise de conscience l’amène à repenser le vitrail et son histoire pour trouver une écriture qui réponde à ses attentes profondes : rapports entre couleur et lumière ; place du vitrail dans l’architecture ; assemblage de signes qui privilégient le spirituel plutôt que le religieux.
Il mène de front ces deux pratiques jusqu’en 1974 où il abandonne temporairement la sculpture .Son travail se scinde alors entre des commandes de restauration pour les Monuments Historiques ( vitraux du XIIIe siècle des cathédrales de Bourges, Chartres, Lyon, Poitiers ; vitraux du XVIe siècle de l’église de Brou à Bourg-en-Bresse ...) d’une part, et ses propres créations (installation de vitraux dans cent vingt-huit églises, pour la plupart protégées au titre des Monuments Historiques :Prieuré de Villesalem, église de Saint-Benoît-du-Sault, église Saint-Pierre de Chauvigny , sacristie du Chapitre de la cathédrale de Lyon...) d’autre part .

Ses vitraux, aux formes sobres travaillées à la gravure, visent à la captation d’une lumière pure et d’un dépouillement proche de la monochromie. Il réalise également plusieurs chantiers avec des peintres : en 1976, à l’abbaye de Noirlac avec Jean- Pierre Raynaud ; en 1989-2000, à la cathédrale de Nevers avec Gottfried Honegger ; en 1998, à la chapelle de la Funéraria de Perpignan avec Shirley Jaffe ; et, en 2000, à la cathédrale de Blois avec Jan Dibbet ’s .

Jean Mauret renoue en 2012 avec la sculpture et produit des œuvres à partir de tranches carrées et de cubes empilés, en bois brut, puis coloré. À compter de 2018, la feuille d’or s’ajoute par contraste à des formes de plus en plus épurées. Désormais, sa préoccupation majeure est la quête d’une cohérence entre son travail personnel et sa conception de la fonction de l’art. Car il reste plus que jamais convaincu de l’impact de l’art sur la société et de son rôle primordial dans le questionnement sur le sens de l’existence.

 Patrick Peltier

 Patrick Peltier vit à Charenton-du-Cher et travaille dans son atelier au moulin de la Poterne depuis 1983. Études à Paris aux Beaux- Arts et à la faculté de Paris 1 Panthéon Sorbonne . Elève de James Guitet .
Son travail de sculpture se caractérise par des formes simples d’une géométrie dégradée avec très souvent l’utilisation de plusieurs matériaux (ciment, bois, acier, raku.) juxtaposés, opposés, mêlés... Le travail sur la matière est l’élément majeur de ses travaux.
Patrick Peltier cite Focillon dans La Vie des formes (1934 ) :
« Principe de la vie de la matière , du caractère déterminant de la matière sur la forme . La matière est une donnée dominante , directrice . À la différence de la forme qui révèle d’un savoir technique ( de la main), la matière a son caractère et son style propre ».
En 2016 et 2017, expositions communes avec Joël Frémiot, l’une, De l’eau au moulin, au Moulin de la filature au Blanc, et la seconde, Entre-eux-deux, au musée de l’Hospice Saint-Roch à Issoudun.

Expositions récentes :
2020 : De ci par là, centre d’art Jean Prouvé , Issoire.
2019 : Galerie La vitrine , Bordeaux.
2018 : Cabinets of curiosities, City university of Hong Kong exhibition gallery.
2017: Galerie du musée Rothko Daugavpils, Lettonie , et réalisation d’une sculpture monumentale pour le musée. Les fous et les autres, hôtel de Villaines, La Châtre.
2015 : Participation à l’exposition Le Corbusier à Hong Kong et Shenzhen.

Édition :
2020 : La rue des anges, auteurs Michel Vautier et Patrick Peltier.
2018 : Têtes de mortier, auteurs Solange Clouvel et Patrick Peltier.
Site : patrickpeltier.com + page Flickr et Face book, ou une recherche google en précisant
Patrick Peltier sculpteur.


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